28 janvier 2008
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L’écriture nous accorde le bonheur indicible de jouer avec les mots, de les jauger, les manier, les poser, juste là où ils
sont nécessaires, pour exprimer ses joies, ses peines, son besoin de communiquer. Elle nous offre la possibilité de formuler « tout bas » ceux que l’on ne peut laisser franchir, pas
même du bout des lèvres. Elle peut être un cri, un espoir, une détresse, un secret dévoilé. Elle concède le pouvoir de narrer, dépeindre, confesser, rapporter… Telle est sa puissance. L’écriture
est libre, la parole ne l’est pas. Tout ne peut se dire, tout ne peut s’entendre. L’esprit en vrille, le cœur en lambeaux, l’abdomen endolori par les étreintes des angoisses qui nous assaillent
sans répit, les pensées qui s’embrument, se perdent, s’emmêlent, le souffle qui se suspend avant de reprendre avec force, tel celui qui se noie ; s’épuise et perdra son instinct de survie…
C’est si simple à écrire, et encore bien plus à lire, mais qui accepterait de l’entendre ? Qui accepterait de le divulguer ? Et à qui ? Ce sont des tonalités que les oreilles
supportent mal jusqu’au jour où, lorsqu’il est trop tard, nous entendons : « Si j’avais su ! » Mais moi je pose la question, qui a fait l’effort de savoir ? Chacun sa vie, son
fardeau alors, comment accepter celui des autres ? Comment pourraient-ils oser demander de l’aide ? « L’individualisme a pris le pas sur de plus nobles sentiments. Le moi
d’abord, moi je, l’amour de soi, le déni de l’autre… » (Extrait de : Embarquement
indirect). Ce soir, toutes mes pensées vont à toutes ces personnes en pleine détresse pour qui chaque jour est une torture, une épreuve supplémentaire. Elles sont nombreuses et vont de 7 à
bien plus de 77 ans.