MAIS, je veux dénoncer le manque de civisme, le manque de respect de la vie d’autrui.
Je déplore la suppression du cours d’éducation civique, dispensé dans les écoles à l’époque où l’on enseignait toutes ces valeurs aujourd’hui oubliées.
Ce chacun pour soi et les autres on s’en fout, est le credo brandi par notre société « moderne ». Courtoisement nous parlons de nuisance sonore alors que le terme d’agression serait plus juste.
À mon arrivée dans cette jolie ville de Vence, près de la cité médiévale, ma joie allait vite se transformer en désespoir. Lors de mes premières visites, avant la décision finale, mes oreilles étaient fermées et ont joué leur plus mauvais rôle, celui de sourd ! Je n’avais perçu que le cadre dans cet environnement éblouissant, ses magnifiques ruelles présageaient calme et sérénité et elles m’ont attiré sournoisement, car ce n’était, hélas, que poudre aux yeux. Certes, plus les rues sont étroites et plus elles font caisse de résonance. Les deux roues, pétaradants au maximum de leur possibilité, passent à toute heure du jour, ou de la nuit, et me donne cette désagréable impression qu’ils traversent mon salon ou ma chambre. Les voitures, qui ne peuvent bien évidemment rester en stationnement, font des haltes le temps nécessaire pour charger ou décharger. Si tous les habitants vivent le même « combat », aucun ne supporte de ne pouvoir passer librement dans la contrainte d’une attente, qui se voudrait pourtant brève, et les armes sont les mêmes pour tous : les klaxons, là encore, de jour comme de nuit. La réfection de la place du Grand Jardin, entamée depuis plusieurs mois, a pris du retard alors, on met les bouchées doubles et les travaux se prolongent pendant la nuit. Il faut donc endurer le bruit des gros camions, des pelleteuses, des bips de recul… Tout ce brouhaha incessant, 23 heures sur 24, se calme entre 4 heures et 5 heures du matin. Ce silence subit me donne le tournis quelques secondes et, enfin je peux dormir !
Épuisée, nerveusement et physiquement, j’ai rendu les armes en déménageant, toujours à Vence, mais loin de ce tohu-bohu et surtout, avant de haïr définitivement mon voisinage.
Vence la jolie est magnifiquement belle et elle fait la joie des touristes, mais il n’y fait pas bon vivre partout.