Mon moi, mon toi, mon vous, entendez-moi, entendons-nous. Tordons-lui le cou et qu’il n’apparaisse qu’en ultime recours. Je dois l’éviter, c’est nécessaire, vital même. Ne pas le laisser m’approcher, quel que soit son prétexte, mais pour cela, il me faut me taire. Devrais-je pour autant m’enfermer dans le silence ? Pourtant, quelquefois, nécessité s’impose, je dois, il faut, mais comment si je ne peux libérer mes mots ?
Je réfléchis, je me concentre, je tergiverse. Vais-je contourner, biaiser, concevoir un plan d’action, développer, planifier un programme visant à annihiler toute révolte ?
Me faudra-t-il l’affronter et le recevoir comme une claque ? Est-ce si important pour que je m’expose à un tel préjudice ? Car il s’agit bien de cela, d’une atteinte à mon moi, d’une frustration. À quoi bon m’infliger un tel désappointement.
« Si tu ne demandes pas, tu ne sauras jamais.
— Je le sais bien, mais se pourrait-il, par un bienheureux hasard, ou à la faveur d’un sympathique concours de circonstance, que j’obtienne sans demander ?
» Ne répond pas, surtout ne répond pas ! Je ne veux pas l’entendre.
— Entendre quoi ?
— NON ».